Quel est le titre du livre ? | Goodman, W. (2022). Positivité toxique. Eyrolles. |
Quel est le sujet du livre ? | Whitney Goodman est une psychothérapeute américaine. Dans ce livre, elle propose de s’intéresser à la positivité toxique, c’est-à-dire l’injonction à être positif et rechercher le bonheur en tout et en tout moment sans considérer les aspects systémiques des situations ou les moments négatifs. Elle appelle à une approche plus mesurée, la positivité utile, qui accepte la complexité de l’humain et de nos sociétés ainsi que le fait que chacun peut vivre des choses positives ou négatives. Elle appelle enfin à la recherche d’une vie centrée sur nos valeurs plutôt que sur la recherche du bonheur en lui-même. Au fil des chapitres : – L’autrice introduit d’abord la notion de positivité toxique et certaines théories de développement personnel en lien : pensée positive et principe de matérialisation, loi de l’attraction… – Ensuite, elle s’attarde sur ce qui a permis à ce concept de se propager dans toutes nos sphères de vie. – Après, elle expose un certain nombre d’exemples de situations de vie dans lesquelles la positivité toxique ne peut être d’aucune aide mais est néanmoins souvent présente : infertilité ou fausse couche, chagrin ou perte d’un être cher, maladie ou handicap, problèmes sentimentaux, éloignement de la famille, problèmes de carrière ou perte d’un emploi, apparence physique, événement traumatisant, grosse ou rôle parental, discriminations, problèmes de santé mentale. – Whitney Goodman enchaine ensuite en expliquant comment la positivité toxique, notamment par les affirmations positives, peut avoir comme effet paradoxal de générer un sentiment de honte. Elle présente aussi la gratitude dans ses effets positifs comme dans ses contre-indications. – Elle s’attarde ensuite sur les émotions, notamment pour sensibiliser au fait qu’il n’existe pas d’émotions négatives en soi et pour sensibiliser à différents aspects de l’intelligence émotionnelle (identifier, communiquer et gérer au mieux ses émotions et celles des autres). – Le chapitre suivant concerne la plainte, l’autrice y défend la plainte comme un comportement social et invite à trouver le bon équilibre dans ce comportement. – Après avoir présenté la plainte, l’autrice explique ensuite comment soutenir autrui en se protégeant soi-même pour adopter une attitude équilibrée concernant le soutien social. – Enfin, l’avant dernier chapitre concerne le lien entre positivité toxique et discriminations. L’autrice y évoque comment la positivité toxique peut être un outil pour entretenir les rapports de forces et diverses discriminations : apparence physique, sexisme, racisme, homophobie … – Pour conclure, Whitney Goodman présente une alternative à la recherche du bonheur et la positivité toxique : se concentrer sur ses valeurs et chercher ce qui fonctionne avec nous. Elle appelle à se détourner des formules toutes faites et de l’obsession du développement personnel pour trouver la vie qui nous convient réellement. |
Qu’a-t-on particulièrement aimé ? | Tout d’abord, nous devons indiquer que le livre répond à certains des critères qui nous importent : – Il traite bien de son sujet et offre une première approche assez complète de la positivité toxique. – Le langage est intelligible et plutôt accessible au grand public. Nous souhaitons ajouter que l’autrice a étayé sa réflexion et ses propos d’exemples de patients qu’elle a pu prendre en charge dans ses activités de psychothérapeute. Cela aide à incarner la réflexion concernant les aspects négatifs de la positivité et de certains concepts de développement personnel comme la pensée positive ou la loi l’attraction. Nous avons apprécié retrouver des exemples de plusieurs contextes : relations familiales, apparence physique, contexte professionnel, deuil … Cela aide à toucher un plus grand public et aide à sensibiliser les professionnels de différents secteurs en proie à la positivité toxique. Pour finir, nous avons aimé retrouver une approche mesurée. L’autrice n’est pas contre la positivité ni même contre la psychologie positive, mais elle s’engage en revanche contre cette forme de positivité toxique qui ne laisse plus de place à la nuance, génère une injonction à la positivité et un déni de ce qui peut être négatif dans la vie. Cette positivité toxique sur-responsabilise l’individu dans ce qui peut lui arriver au détriment de considérations systémiques et peut s’avérer extrêmement pathogène, source de conflits, de honte voire de discriminations. Derrière l’intitulé « positivité toxique », l’autrice n’appelle pas à une négativité ou à se focaliser uniquement sur le négatif, mais plutôt à une positivité utile, une considération de tous les aspects de notre existence et à s’affranchir des injonctions de développement personnel qui se propagent et nous enferment. Nous soutenons cette réflexion. |
Considère-t-on qu’il puisse s’agir d’un livre de référence sur sa thématique ? | Non. |
Sinon, pourquoi ? | Le livre manque cruellement de références bibliographiques. L’autrice cite régulièrement des études, sans nommer les auteurs ou sourcer ces études. Les livres conseillés à la fin de l’ouvrage ne correspondent qu’à une partie des références abordées par l’autrice, principalement dans le chapitre dédié aux discriminations. En revanche, le livre, s’il ne rentre pas dans nos livres de références, est un bon support de réflexion concernant l’ambivalence de la positivité et les risques de développer une positivité toxique. |
A quel public le conseillerions-nous ? | Les étudiants et enseignants en psychologie, les psychologues notamment les psychologues du travail ou les psychologues cliniciens. Les étudiants, enseignants et professionnels des ressources humaines, pour la partie concernant la positivité toxique au travail. Les clients, praticiens et coachs en développement personnel. Toute personne intéressée par la thématique. |