Lorsque l’on parle de psy, plusieurs professions peuvent être concernées. Nous différencierons sur ce site les professions psy réglementées, dont l’utilisation du titre est contrôlée et permet de garantir un socle de connaissances et de compétences et qui seront détaillées ici, des professions psy non réglementées, dont chacun peut se prétendre.
Voici une rapide présentation des professions réglementées :
Le psychologue |
Ce qu’il est : Un spécialiste de la psychologie qui peut s’être spécialisé dans diverses thématiques : la psychopathologie, la psychologie du travail, le développement de l’être humain, les neurosciences, les relations entre l’Homme et l’environnement … En fonction de sa spécialité, de son public et de son champ d’activité, il peut donc s’agir d’un psychologue du travail spécialisé en santé au travail, d’un psychologue du travail spécialisé en recrutement prédictif, d’un psychologue clinicien spécialisé dans l’accompagnement des enfants ou des adultes, d’un neuropsychologue, d’un psychologue scolaire etc. Dans le cadre de son activité, le psychologue peut réaliser des entretiens, des observations, des évaluations psychométriques (par exemple : questionnaire pour évaluer des facteurs de risques psychosociaux auxquels est exposé l’individu ou les stratégies qu’il met en place pour faire face à certaines situations) ou encore des tests psychotechniques (par exemple : évaluation des aptitudes). Certains réalisent également des psychothérapies. Le psychologue peut réaliser un diagnostic psychologique pour comprendre le fonctionnement de la personne qu’il accompagne et sa problématique, l’aider à comprendre et appréhender sa situation (par exemple, comprendre l’influence de son environnement sur ses troubles, comprendre l’influence de ses distorsions cognitives sur ses troubles, comprendre quelles sont ses marges de manœuvre etc.) et accompagner au mieux celle-ci. Si son évaluation psychologique le conduit à formuler des hypothèses de diagnostic médical (par exemple : un épisode dépressif, un trouble anxieux généralisé, etc.), le psychologue devra toutefois les faire confirmer par un médecin ou psychiatre (sinon voir ici le code de la santé publique sur l’exercice illégal de la médecine). Le psychologue s’engage à respecter le code de déontologie des psychologues, accessible à ce lien, mais ce code de déontologie n’est à l’heure actuelle pas légalement opposable en France. Le titre est protégé et le psychologue doit s’enregistrer auprès de l’ARS. Il obtient un numéro RPPS (depuis juin 2024, auparavant : ADELI). Ce qu’il n’est pas : Un médecin, ni forcément un psychothérapeute ou un clinicien spécialisé en psychopathologie. Diplômes : Licence + Master en psychologie. Il doit également effectuer un ou plusieurs stages professionnalisants et réaliser une soutenance face à un jury pour obtenir le droit d’utiliser le titre. Certains psychologues complètent leur cursus par un doctorat. Des formations complémentaires sont également réalisées par beaucoup de psychologues tout au long de leur carrière. Références juridiques : Article 44 de la loi n°85-772 du 25 juillet 1985. Décret n°90-255 du 22 mars 1990. Conseils de consultation : Le titre de psychologue est unique mais nous recommandons de faire appel à un psychologue spécialisé dans la thématique qui vous pose problème ou interroge fin de mieux comprendre la situation et être accompagné : un clinicien spécialisé en psychopathologie et si possible psychothérapeute pour des problématiques de santé mentale, un psychologue du travail pour des questions de santé au travail ou des problématiques relatives au monde professionnel, un neuropsychologue pour un bilan cognitif etc. En général, les psychologues précisent leurs spécialités d’eux-même. Vous pouvez interroger le psychologue sur sa formation en cas de doute. En fonction de la structure dans lequel il exerce, de sa spécialité et du rôle qu’il occupe, le psychologue peut avoir d’autres responsabilités que l’accompagnement individuel : encadrement d’équipe, gestion de projet, formation, organisation d’ateliers divers, audit, conseil, fonction RH, etc. Le psychologue peut être sollicité en complémentarité d’autres professionnels dans le cadre d’un accompagnement pluridisciplinaire (par exemple : un médecin propose un accompagnement par un psychologue à son patient sur des thématiques pertinentes, un médecin demande un avis à un psychologue sur différentes thématiques relevant de son expertise (bilan neuropsychologique par exemple) pour affiner son diagnostic médical ou préciser ses préconisations, un responsable des ressources humaines propose un accompagnement par un psychologue du travail en complémentarité d’une action administrative, etc.). |
Le psychothérapeute |
Ce qu’il est : Un médecin ou un psychologue qui s’est spécialisé en psychopathologie et qui est inscrit auprès de l’ARS en tant que psychothérapeute. Sous condition, il peut s’agir d’un psychanalyste justifiant de formations et stages complémentaires. Le psychothérapeute a un numéro ADELI. Notons qu’il s’agit ici plus d’une fonction que d’une profession (donc on trouvera un individu étant psychologue et psychothérapeute ou psychiatre et psychothérapeute) mais, la différence étant ténue pour le public et certains cas d’individus n’indiquant que « psychothérapeute » sur leur plaque existant, nous avons choisi de laisser ce type de « psy » sur la même page. Ce qu’il n’est pas : Un spécialiste de la psychologie, en dehors du domaine de la psychopathologie et de la psychiatrie. Vérifiez la formation de la personne pour identifier ses spécialités. Diplômes : Il existe 3 grandes catégories de situation : – Avoir les diplômes permettant de faire usage du titre de psychologue (s’il s’agit d’un psychologue ayant réalisé son stage pratique dans un établissement ne permettant pas de délivrer le titre de psychothérapeute, un stage complémentaire de 2 mois dans ce type d’établissement est demandé). – Avoir les diplômes permettant de faire usage du titre de psychiatre (s’il s’agit d’un médecin non psychiatre : une formation de 200h et un stage complémentaire de 2 mois sont demandé). – Avoir un master de psychanalyse et le compléter d’une formation de 200h et d’un stage de 2 mois dans un établissement permettant de valider le titre de psychothérapeute (si le psychanalyste n’est pas régulièrement enregistré dans l’annuaire d’une association de psychanalystes reconnue, la formation complémentaire est portée à 400h et la durée du stage complémentaire est de 5 mois). Références juridiques : Article 52 de la loi n° 2004-806 du 09 août 2004. Décret n°2010-534 du 20 mai 2010. Conseils de consultation : Nous recommandons de faire appel à un psychothérapeute lorsque vous avez des problématiques de santé mentale ou de bien-être et que vous souhaitez débuter une psychothérapie. Nous vous recommandons de demander des renseignements au professionnel concernant la psychothérapie qu’il peut proposer et sa formation dans le domaine. L’objectif est que vous fassiez un choix libre et éclairé. Idéalement, et malgré les débats politiques actuels sur le sujet de la place du médecin et du psychologue dans le parcours psychothérapeutique du patient, nous vous conseillons de pouvoir échanger avec votre médecin traitant de votre problématique afin d’éloigner avec plus de certitude l’hypothèse d’une pathologie non psy mais se matérialisant par des symptômes psy (par exemple : intoxication à une substance) avant une psychothérapie. Cela ne signifie pas que nous suggérons un adressage ou une ordonnance obligatoire préalable à toute consultation d’un psychologue ou psychothérapeute, et nous militerions plutôt pour que chacun puisse agir de façon responsable pour la santé du patient (par exemple : le psychologue orienter vers un médecin pour un avis médical préalable en cas de symptomatologie faisant penser à un épisode dépressif, le médecin orienter vers un psychologue pour un accompagnement complémentaire ou avis complémentaire dépassant son champ d’expertise). |
Le psychiatre |
Ce qu’il est : Un médecin spécialisé en troubles psychiatriques et en santé mentale, il a un numéro RPPS. Il est, de droit, également titulaire du titre de psychothérapeute. En tant que médecin, il s’agit du seul professionnel habilité à réaliser un diagnostic médical (par exemple : diagnostiquer un épisode dépressif), ce qui est pertinent notamment car il est le seul professionnel pouvant écarter d’autres types de pathologies qui peuvent se manifester par des symptômes psy (par exemple : des maladies thyroïdiennes ou une intoxication aux substances). Toutefois, afin de réaliser ce diagnostic médical, il peut être amené à collaborer avec des psychologues qui pourront lui apporter leur expertise. Le psychiatre est aussi le seul professionnel psy qui peut délivrer des ordonnances pour un traitement médicamenteux. Ce qu’il n’est pas : Un spécialiste de la psychologie, en dehors du domaine de la psychopathologie et de la psychiatrie. Diplômes : Cursus de médecine + diplôme d’études spécialisées en psychiatrie. Références juridiques : Code de la santé publique. Conseils de consultation : Nous recommandons de faire appel à un psychiatre afin d’obtenir un diagnostic médical concernant sa situation, des explications pour mieux comprendre l’impact de notre trouble sur notre vie ainsi qu’un accompagnement par un médecin spécialisé. Il peut également être votre interlocuteur afin de vous conseiller et réorienter vers d’autres professionnels comme des psychologues spécialisés dans vos problématiques ou d’autres médecins. Certains psychiatres proposent des psychothérapies, en fonction des formations complémentaires qu’ils ont effectué. Vérifiez auprès du vôtre. Leur rôle peut aller au delà en fonction de la structure dans laquelle ils exercent : encadrement d’une équipe de professionnels intervenant dans le registre de la santé mentale, formation de pairs aidants, organisation d’ateliers … |
Quelles obligations partagent ces professionnels ?
Ces trois professionnels respectent un code de déontologie, propre à leur profession, dans le cadre de leur exercice.
En outre, pour pouvoir faire usage de leur titre, ils ont l’obligation de s’enregistrer et vous pouvez, si vous souhaitez vérifier cet enregistrement ou la profession de vos interlocuteurs psy, demander leur numéro RPPS ou ADELI et les rechercher sur le site https://annuaire.sante.fr/.
Quid des autres professionnels de la santé mentale ?
D’autres professions réglementées interviennent dans le champ psy comme les infirmiers, les pair-aidants en santé mentale ou les psychomotriciens par exemple. Toutefois, leur rôle et leurs spécificités sont mieux identifiés et le risque de confusion est moindre par rapport aux titres et professions que nous présentons dans nos pages. Nous ne les aborderons donc pas.
Peut-on utiliser ces titres même si l’on ne remplit pas les conditions ?
L’usurpation de titre d’une profession réglementée relève du pénal (article 433-17 du code pénal). Les personnes physiques ou morales s’en rendant coupables risquent 15 000€ d’amende, une peine d’emprisonnement et des peines complémentaires peuvent être prononcées comme une interdiction d’être prestataire de formation professionnelle continue.
Et si, après cette présentation, je ne sais pas quel professionnel choisir ? Et si je n’ai pas les moyens de consulter ces professionnels en libéral ?
Si vous hésitez toujours entre ces différents professionnels, sachez qu’au sein des centres médicopsychologiques (CMP, ou CMPP pour les enfants et adolescents) ces différents psy aux titres réglementés collaborent au service du patient, avec une équipe pluridisciplinaire large (infirmiers, assistants sociaux, parfois également des pair-aidants etc.). On parle souvent de délais longs, et c’est parfois vrai dans plusieurs grandes villes ou en région parisienne. Toutefois, vous pouvez vous rapprocher de votre CMP pour vérifier ses délais propres. S’agissant d’un service public, vous n’aurez également pas de frais à avancer pour être pris en charge, ce qui peut favoriser l’accès au soin des personnes qui seraient en difficulté avec les tarifs pratiqués en libéral et les conditions restrictives de remboursement par l’assurance maladie.