D’ordinaire, nous ne partageons pas tous les contenus générés par la situation politique et sociétale actuelle en France concernant l’exercice de la psychologie et de la psychothérapie.
Nous avons un avis, bien entendu, sur les expérimentations menés par le gouvernement français avec le dispositif monpsy/monparcourspsy/etc., sur les différents mouvements de contestations portés par des organisations aux visions parfois opposées (ordre des psychologues ou non, entrée dans le code de santé publique ou non, doctorat d’exercice ou non, etc.). Mais nous regrettons en général la division profonde que génèrent ces démarches (par ex. en générant des combats entre psychologues de certaines spécialités vs « les autres », psychologues de certaines orientations théoriques vs « les autres », entre psychologues et psychiatres ou autres médecins), et les stratégies parfois bien basses et que nous jugeons peu constructives utilisées par certains (par ex. dénigrer d’autres psychologues d’ancienneté, spécialité, choix professionnel, idéologies pour l’avenir de la profession ou orientations théoriques différents pour se défendre, souvent sans doute pour renforcer l’esprit de « groupe » dénigrer les médecins ou les psychiatres sur la base d’anecdotes réelles ou inventées qui sont citées comme des réalités généralisables etc.). Souvent, ces divisions nous apparaissent peu constructives malgré la nécessité, selon nous, d’agir pour défendre la profession et les usagers de celle-ci (patients, clients, entreprises, établissements sanitaires etc.). Nous souhaiterions que des démarches pouvant fédérer davantage la profession émergent, et pensons que celles-ci auraient plus de poids que les stratégies que nous dénonçons.
Nous souhaitons toutefois ici partager une démarche différente, qui a été portée à notre connaissance sur les réseaux sociaux.
Une pétition a été mise en ligne sur le site change.org à ce lien.
Son objectif est de pousser les pouvoirs publics à envisager la réglementation de l’exercice de la psychothérapie.
Pour rappel, actuellement la législation française a régulé l’usage de titres (plus d’informations ici) mais n’a pas régulé l’exercice de la psychothérapie comme elle l’a fait pour l’exercice de la médecine. C’est pourquoi nous trouvons beaucoup de professions non réglementées prétendant exercer des psychothérapies sans formation initiale en psychologie ni en psychopathologie, et cela peut expliquer en partie pourquoi les citoyens ne savent plus différencier les différents « psy », ne savent plus vers quels professionnels s’orienter.
Les auteurs de la pétition précisent, à raison, que la psychothérapie ne saurait se résumer à un ensemble de techniques, contrairement à ce que certaines formations vendues à de futurs psycho-praticiens sous-entendent comme la PNL qui en fait même un argument commercial. Les auteurs indiquent également que l’application d’outils ou pratiques thérapeutiques n’est pas anodin et peut provoquer des conséquences négatives si cela n’est pas contrôlé par des professionnels formés en psychologie et en psychopathologie. Cela rejoint également nos connaissances concernant la littérature scientifique à ce sujet. Nous pourrions citer par exemple le risque de création de faux souvenirs conduisant à des conséquences parfois familiales ou juridiques, les emprises sectaires dénoncées par la MIVILUDES ou encore la dégradation de l’état des patients, usagers ou clients liée à une perte de chance dans la mesure où le rétablissement de certaines pathologies est plus probable et favorisé par une prise en charge rapide par des professionnels compétents. Nous pourrions également ajouter certaines précautions qui ne sont parfois pas respectées par des professionnels non réglementés, comme la vérification préalable d’explications médicales ou liées à l’utilisation de substances et/ou médicaments des problématiques signalées par le patient ou l’usager lors de l’anamnèse avant de réaliser une psychothérapie.
Nous notons que les auteurs de la pétition invitent à une réglementation restreignant l’exercice de la psychothérapie aux professions réglementées : psychologues, psychothérapeutes, psychiatres. Il n’y a donc pas de stratégie de division telle que celle que nous avons dénoncés plus tôt dans l’article.
Ainsi, si vous souhaitez soutenir cette démarche, nous vous invitons à signer cette pétition, et vous rappelons qu’elle est accessible en cliquant ce lien.