Quel est le titre du livre ? | Seligman, M. E. P. (2014). Changer oui c’est possible. Les clés de la psychologie positive (traduit par A. Demets). J’ai lu. |
Quel est le sujet du livre ? | Martin Elias Peter Seligman est un docteur et chercheur en psychologie. Il a été président de l’association américaine de psychologie. Le titre original du livre sorti en 1993, « what you can change and what you can’t », est à notre avis plus adapté que le titre et son sous-titre français évoquant « les clés de la psychologie positive ». D’ailleurs, nous notons que, dans la réédition de 2023, la même maison d’édition a modifié le sous-titre et choisi « Travailler ses forces, accepter ses limites ». De façon générale, le livre propose de présenter un certain nombre de troubles psychologiques et de sujets de préoccupations pour analyser ce qui ne pourra pas être changé, ce qui pourra l’être et, si jamais il peut être intéressant de le changer, les approches thérapeutiques qui le permettront. L’objectif poursuivi par l’auteur est précisé dans les pages 293-294 : faire un guide à destination du tout public sur ce sujet, et sensibiliser les professionnels quant à leur responsabilité vis-à-vis des patients et usagers. Ainsi : – La première partie du livre propose une réflexion concernant le passage d’une situation où les populations étaient passives face à leur situation, dans un déterminisme total, à une situation dans laquelle l’auto-perfectionnement et la psychothérapie ont pu se développer. Le contexte marquant le développement de la psychiatrie biologique est également présenté. – La deuxième partie du livre s’intéresse à un certain nombre de troubles en santé mentale comme les « angoisses », les troubles paniques, les phobies, les obsessions, les dépressions et troubles bipolaires, les problématiques liées à la colère et le stress post-traumatique. Pour chacune, l’auteur livre son analyse, l’illustre à l’aide d’exemples de cas ou d’anecdotes de recherches, et présente plusieurs approches thérapeutiques possibles (biologique ou psychothérapeutique) en les comparant en termes de mieux-être apporté, de risque de rechute, d’effets secondaires, de coût, de délai nécessaire et d’utilité globale. – La troisième partie du livre s’intéresse au sexe (en traitant des 5 thématiques suivantes : identité sexuelle, orientation sexuelle, préférence sexuelle, rôle sexuel, performances sexuelles, avant de conclure avec une ouverture sur l’adaptation du concept d’acédie à la vie sexuelle), au poids (avec notamment une réflexion sur le poids, les fluctuations de poids, les régimes, les concepts de poids idéal et de poids naturel, la boulimie et ses approches thérapeutiques possibles, les liens possibles entre les démarches pour perdre du poids et la dépression, les bonnes pratiques de vie conseillées pour les personnes en surpoids) et à l’alcool (l’auteur livre ici un ensemble de réflexion concernant l’alcoolisme, le fait de le considérer ou non comme une maladie, les ressources pour sortir de l’alcoolisme par l’abstinence ou une consommation modérée et la responsabilité sociétale sur le sujet). – La quatrième partie du livre permet à l’auteur de synthétiser sa réflexion, notamment en réfutant l’idée selon laquelle nous serions tous victimes de notre enfance, en donnant son avis concernant les étiquettes que l’on peut se donner puis en reprécisant ce qui peut être ou non changé selon lui en exposant sa théorie de la profondeur des troubles ou sujets de préoccupation. |
Qu’a-t-on particulièrement aimé ? | Tout d’abord, il nous semble important de signaler que la présentation est claire, les exemples réguliers. Cela rend le tout accessible au tout public tout en restant intéressant pour les professionnels. Nous saluons donc le travail de l’auteur et du traducteur chargé de cette adaptation française. Ensuite, nous trouvons que le livre offre une réflexion intéressante concernant les marges de manœuvre à disposition des individus pour changer, ou non, certaines problématiques auxquelles ils sont confrontés et une analyse critique des approches thérapeutiques existantes. Enfin, nous avons fortement apprécié l’honnêteté de l’auteur concernant ses limites personnelles (par exemple quand il explique ne pas être un spécialiste de l’alcoolisme et livrer surtout ses réflexions personnelles étayées de lectures d’études) ou les limites de l’état actuel des connaissances scientifiques lors de la rédaction du livre en 1993 (par exemple concernant l’efficacité à long terme de certains traitements, ou l’efficacité combinée de la psychothérapie et du traitement médicamenteux pour certains troubles). |
Considère-t-on qu’il puisse s’agir d’un livre de référence sur sa thématique ? | Non. |
Sinon, pourquoi ? | Le livre ne propose aucune bibliographie. De nombreuses études sont citées mais il n’est pas possible d’en avoir les références. Contrairement à d’autres livres que nous avons lus (par exemple : Les secrets de la communication), nous ne doutons ici pas de la véracité des études citées par l’auteur, mais nous estimons important de pouvoir sourcer les arguments afin de permettre au lecteur qui le souhaite de vérifier ou développer les thématiques. Illustrons. En tant que rédacteur de cet article, nous pouvons indiquer ne pas être un psychologue spécialisé dans les thématiques de l’identité sexuelle ou l’orientation sexuelle. Il s’agit d’une thématique importante et, hélas, toujours d’actualité comme le rappellent les mises en garde de la MIVILUDES en France (par exemple ici). Le chapitre du livre traitant de ces thématiques aborde donc des études que nous ne connaissons pas sans les sourcer, et nous sommes obligés de croire l’interprétation de l’auteur tout en étant incapable de vérifier les limites des études citées, la rigueur des protocoles expérimentaux utilisés, la non-déformation des conclusions de ces études ou l’évolution de la connaissance depuis 1993. La présence de sources bibliographiques nous aurait permis de faire ces démarches et nous aurait permis de développer nos connaissances et notre esprit critique sur ce domaine en dehors du livre de Martin Seligman. |
A quel public le conseillerions-nous ? | Les psychologues, étudiants et enseignants en psychologie. Les étudiants et enseignants en DES de psychiatrie, les psychiatres. Les professionnels pouvant accompagner des patients ou usagers concernés par ces thématiques : infirmiers, assistants sociaux, membres d’associations dont l’objet est l’une des thématiques traitées, diététiciens, coachs etc. |